La loi de finances pour 2025, adoptée après un débat parlementaire mouvementé, introduit plusieurs modifications fiscales majeures touchant les particuliers, les investisseurs et les entreprises. Son objectif principal est la réduction du déficit public, tout en garantissant le financement des politiques publiques essentielles.
Cette loi marque un tournant pour la fiscalité des hauts revenus et des investisseurs immobiliers, avec l’instauration d’une nouvelle taxe sur les contribuables les plus fortunés, la suppression d’avantages fiscaux sur certains investissements et des ajustements dans les dispositifs d’incitation. Mais alors que retenir de cela et quels seront les meilleures placements pour 2025 ?
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Rappel du contexte économique de la France en 2025
L’année 2025 s’ouvre sur un environnement économique complexe, marqué par des défis budgétaires majeurs et une conjoncture internationale incertaine. La France doit composer avec une dette publique en forte croissance, un ralentissement de la croissance et des pressions inflationnistes persistantes.
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Une dette publique qui continue de grimper
Le poids de la dette publique française atteint 115,5 % du PIB en 2025, poursuivant sa trajectoire ascendante. Après les mesures exceptionnelles liées à la pandémie et à la crise énergétique, l’État doit maintenant composer avec des déficits budgétaires structurels. Malgré l’objectif affiché de ramener le déficit public sous la barre des 3 % d’ici 2029, il reste fixé à 5,4 % du PIB en 2025, soit un niveau bien supérieur aux exigences européennes.
Cette situation fragilise la crédibilité budgétaire du pays face aux investisseurs et aux institutions financières internationales. L’agence de notation Moody’s a d’ailleurs abaissé la perspective de la dette française à « négative », signalant une inquiétude croissante sur la capacité de l’État à réduire son déficit dans les années à venir.
Un contexte économique mondial sous tension
Sur le plan international, la croissance mondiale ralentit, impactée par plusieurs facteurs :
- Les hausses de taux d’intérêt mises en place par les banques centrales pour contenir l’inflation, qui freinent les investissements et la consommation.
- Les tensions géopolitiques, notamment en Europe de l’Est et en Asie, qui perturbent les chaînes d’approvisionnement et alimentent l’incertitude des marchés.
- Le ralentissement de l’économie chinoise, qui affecte le commerce mondial et les performances des entreprises exportatrices européennes.
- Les politiques de taxes des USA, notamment avec l’augmentaxion des taxes douanières pour favoriser l’économie Américaine au détriment de l’économie française (Vin, agroalimentaire, technologie…)
Dans ce contexte, la zone euro subit un coup de frein, avec une croissance limitée à 1,2 % en 2025, contre 1,5 % en 2024. La France suit la même tendance, avec une croissance attendue autour de 1,1 %, bien en deçà des niveaux espérés pour redresser les comptes publics.
Une inflation qui ralentit, mais reste présente
L’inflation, qui avait atteint des sommets en 2022 et 2023, commence à ralentir, mais demeure un sujet de préoccupation. En France, elle s’établit à 2,5 % en 2025, après avoir dépassé les 4 % en 2023. Si la tendance est à la baisse, les prix restent élevés, en particulier dans des secteurs clés comme l’énergie, l’alimentation et le logement.
Cette situation impacte directement le pouvoir d’achat des ménages et freine la consommation, un moteur essentiel de la croissance française. Face à cela, le gouvernement tente de limiter les effets en indexant le barème de l’impôt sur le revenu sur l’inflation et en maintenant certaines aides, mais ces mesures pèsent sur les finances publiques.
Voyons désormais ce que le gouvernement a mis en place comme mesure pour réduire la dette de la France.
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1. Une fiscalité renforcée sur les hauts revenus et le capital
La contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR) : un impôt minimum de 20 %
La loi de finances 2025 instaure une imposition minimale de 20 % sur les revenus des contribuables les plus aisés via la Contribution Différentielle sur les Hauts Revenus (CDHR).
Qui est concerné ?
- Les foyers dont le revenu fiscal de référence (RFR) dépasse 250 000 € pour une personne seule et 500 000 € pour un couple.
- Ceux qui perçoivent majoritairement des revenus du capital (dividendes, plus-values mobilières, intérêts).
Comment cela fonctionne-t-il ?
Si, après impôt sur le revenu, prélèvements sociaux et contribution exceptionnelle sur les hauts revenus (CEHR), un contribuable paie moins de 20 % d’impôt sur ses revenus, une taxe complémentaire est appliquée pour combler la différence.
Conséquences pour les investisseurs
- La flat tax à 30 % (12,8 % d’impôt + 17,2 % de prélèvements sociaux) devient moins avantageuse pour les hauts revenus, qui pourront voir leur taux d’imposition total grimper à 37,2 %.
- Cette mesure encourage l’optimisation fiscale, notamment par des arbitrages entre revenus du capital et rémunération.
- L’impact sur la stratégie de distribution des dividendes pourrait être significatif pour les actionnaires et chefs d’entreprise.
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2. Immobilier : une fiscalité plus contraignante
Location meublée : fin d’une niche fiscale importante
La location meublée a longtemps bénéficié d’un régime fiscal attractif, notamment grâce à la déduction des amortissements sur le bien immobilier. À partir de 2025, cette possibilité disparaît en cas de revente.
Ce qui change
Conséquences pour les investisseurs
- La location meublée devient moins attractive en matière de transmission patrimoniale.
- Certains investisseurs pourraient privilégier la location nue ou d’autres dispositifs (bail réel solidaire, nue-propriété).
- Une réévaluation des stratégies d’investissement locatif est nécessaire pour optimiser la fiscalité.
Prêt à Taux Zéro (PTZ) prolongé et élargi
Le PTZ est prolongé jusqu’en 2027 et redevient accessible pour l’achat de logements neufs individuels ou collectifs sur tout le territoire.
Pourquoi est-ce important ?
- Il permet d’acquérir un bien avec un financement à taux zéro, réduisant le coût global du crédit.
- Il constitue une opportunité pour les investisseurs souhaitant réaliser des opérations de revente après valorisation du bien.
3. Fiscalité des entreprises et des marchés financiers : un tour de vis fiscal
Une contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises
Une taxe temporaire est mise en place pour un an, visant les grandes entreprises réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 1 milliard d’euros.
Impact sur les investisseurs
- Cette taxe pourrait réduire la rentabilité nette des actions des grandes sociétés cotées.
- Les investisseurs doivent surveiller les stratégies de distribution des dividendes des entreprises concernées.
Augmentation de la taxe sur les transactions financières (TTF)
La taxe sur les transactions financières passe de 0,3 % à 0,4 % sur les achats d’actions des grandes entreprises françaises.
Conséquences pour les investisseurs boursiers
- Une augmentation du coût des transactions pour les investisseurs actifs.
- Un effet possible sur la liquidité et l’attractivité des valeurs françaises sur le marché.
Nouvelle taxation des rachats d’actions
Les rachats d’actions, qui permettent aux entreprises de redistribuer du capital aux actionnaires, seront désormais taxés à un taux spécifique pour les grandes entreprises.
Pourquoi cette mesure ?
- Elle vise à limiter les stratégies de retour aux actionnaires via rachats d’actions, perçues comme une optimisation fiscale.
- Les investisseurs pourraient privilégier les entreprises offrant des dividendes plus réguliers.
4. Fiscalité verte : un renforcement des taxes environnementales
Hausse du malus CO2 et suppression des aides aux énergies fossiles
- Le malus écologique sur les véhicules polluants est augmenté.
- La TVA réduite sur les chaudières à gaz est supprimée.
- La taxe de solidarité sur les billets d’avion est renforcée, augmentant le prix des vols intra-européens.
Conséquences pour les investisseurs
- L’attrait pour les investissements dans la transition énergétique et les mobilités propres pourrait croître.
- Les entreprises du transport et de l’énergie fossile seront davantage pénalisées.
5. Mesures fiscales diverses à retenir
- Indexation du barème de l’impôt sur le revenu sur l’inflation (+1,8 %), évitant une augmentation mécanique de l’impôt pour les contribuables.
- Reconduction de l’exonération fiscale des pourboires et du dispositif « Coluche » pour les dons aux associations.
- Prolongation du dispositif Loc’Avantages pour encourager la location à loyers modérés.
- Suppression de la réduction d’impôt pour adhésion à un centre de gestion agréé, affectant certains travailleurs indépendants.
Une loi de finances 2025 défavorable aux hauts revenus et aux investisseurs
La loi de finances pour 2025 impose un cadre fiscal plus contraignant, en particulier pour les hauts revenus et les investisseurs. La mise en place de la contribution différentielle sur les hauts revenus augmente la pression fiscale sur les contribuables percevant des revenus du capital. Les investisseurs immobiliers sont aussi concernés, notamment avec la suppression des avantages fiscaux liés à la location meublée et un alourdissement de la fiscalité en cas de revente.
Ces changements nécessitent une adaptation des stratégies d’investissement et une gestion optimisée du patrimoine. Il est essentiel d’anticiper ces évolutions pour limiter leur impact et saisir de nouvelles opportunités. L’ajustement de la répartition des actifs, le choix du mode de détention des biens immobiliers et l’optimisation des revenus du capital sont des axes majeurs à explorer pour maintenir une fiscalité avantageuse.
Pour mieux appréhender ces évolutions et prendre les meilleures décisions, il est recommandé d’être accompagné par un expert. Un conseiller Weelim peut vous aider à structurer votre patrimoine et à optimiser votre fiscalité en fonction des nouvelles règles en vigueur. N’hésitez pas à prendre contact pour bénéficier d’une analyse personnalisée et adapter votre stratégie d’investissement aux changements fiscaux de 2025.