Août 2024 s’annonce comme l’un des pires mois d’été pour la Bourse de Paris. En seulement trois séances, le CAC 40 a chuté de plus de 6 %, un recul qui place déjà ce mois dans le top 10 des pires performances du mois d’août depuis la création de l’indice. Pourtant, 2023 était un excellent millésime pour les principales bourses dans le monde. Si cette tendance se poursuit, août 2024 pourrait rejoindre la liste des mois d’août « rouge vif » qui ont marqué l’histoire du CAC 40. Parmi ces périodes, trois mois d’août se sont soldés par des chutes de plus de 10 % : 1990, 1998 et 2011. Retour sur ces étés qui ont laissé des traces indélébiles sur la Bourse de Paris.
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Août 1990 : -14,01 % – L’Irak envahit le Koweït
Le 2 août 1990, l’Irak envahit le Koweït, déclenchant une onde de choc sur les marchés financiers mondiaux. Le dictateur irakien Saddam Hussein bouleverse l’équilibre politique du Moyen-Orient, provoquant une panique sur les places boursières. À Paris, le CAC 40 plonge de 10,3 % en seulement quelques jours, atteignant 1 757,09 points le 8 août. Les investisseurs, pris de panique, vendent massivement leurs actions par précaution, alors que le prix du pétrole s’envole de 17 à 28 dollars le baril en quelques jours.
La crainte d’une guerre prolongée au Moyen-Orient pousse les marchés à la baisse, avec des reculs importants à Tokyo et Paris, tandis que Wall Street et Londres résistent un peu mieux. À la fin du mois, le CAC 40 enregistre une perte de 14,01 %, un des pires reculs de l’histoire de l’indice. Ce n’est que grâce à quelques achats à bon compte et à l’espoir d’une solution diplomatique que l’indice parvient à limiter les dégâts.
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Août 1998 : -12,58 % – La Russie et les pays émergents en crise
L’été 1998 est marqué par une série de crises économiques et financières dans les pays émergents, avec en toile de fond l’effondrement de la Russie. Dès le début du mois d’août, le Dow Jones aux États-Unis glisse de 3,4 %, alimentant les craintes d’une contagion mondiale. Les problèmes s’accumulent : l’atterrissage brutal de l’économie américaine, la faiblesse du yen, les craintes de dévaluation du yuan chinois, et surtout, la crise financière en Russie.
Le 17 août, la Russie se déclare en cessation de paiement, incapacité de rembourser sa dette publique. Les marchés financiers réagissent violemment : le CAC 40 perd 3,18 % en une seule séance le 21 août, tandis que le DAX allemand chute de près de 6 %. La dévaluation du rouble, la fuite des capitaux et la crise bancaire qui s’en suit provoquent une onde de choc qui se répercute sur les marchés européens et américains. À la fin du mois, le CAC 40 affiche une perte de 12,58 %, un mois d’août noir pour les investisseurs.
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Août 2011 : -11,29 % – Taux élevés et craintes de récession
L’été 2011 débute sous de mauvais auspices pour les marchés financiers, et le mois d’août va s’avérer particulièrement difficile. Fin juillet, les investisseurs sont déjà sur les nerfs après une chute de plus de 4 % due aux tensions autour du relèvement du plafond de la dette américaine, aux inquiétudes sur la solvabilité de l’Italie et de l’Espagne, et aux résultats d’entreprises décevants.
Le coup de grâce survient le 5 août, lorsque l’agence de notation Standard & Poor’s retire aux États-Unis leur note AAA, une première historique. Cette décision, combinée à des statistiques économiques décevantes aux États-Unis et en Europe, déclenche une vague de ventes massives. Le CAC 40 dégringole de 11 % lors des cinq premiers jours du mois d’août, et poursuit sa chute tout au long du mois. Le marché est particulièrement secoué par les inquiétudes sur les banques françaises, en particulier la Société Générale, dont l’action perd 15 % en une seule séance. À la fin du mois, le CAC 40 enregistre une baisse de 11,29 %, dans un contexte de craintes croissantes de récession en Europe et aux États-Unis.
Août 2024 : Une nouvelle crise en perspective ?
Le mois d’août 2024 semble suivre le même chemin que ces périodes sombres de l’histoire de la Bourse de Paris. La chute du CAC 40 de plus de 6 % en trois jours seulement témoigne de la nervosité des marchés, exacerbée par les craintes que la Réserve fédérale américaine (Fed) ait commis une erreur en maintenant ses taux directeurs à un niveau élevé. Les récentes données économiques aux États-Unis, notamment un ISM manufacturier en forte contraction et une hausse inattendue du chômage, renforcent les craintes d’une récession imminente.
Si ces inquiétudes se confirment, août 2024 pourrait rejoindre 1990, 1998 et 2011 dans les annales des pires mois d’août pour le CAC 40. Les investisseurs surveillent de près les décisions à venir de la Fed, car un changement de cap monétaire pourrait être la clé pour éviter une nouvelle débâcle sur les marchés financiers. Pour l’instant, le spectre d’un été rouge vif plane toujours sur la Bourse de Paris, laissant les investisseurs dans l’incertitude quant à l’évolution future des indices. Nous vous tiendrons informer des évolutions boursières dans les prochaines semaines pour voir si la tendance se poursuit ou si elle s’inverse. Retrouvez toutes actualités investissements sur notre blog Weelim.