L’année boursière 2023 s’est conclue sur une note extrêmement positive, notamment pour l’indice CAC 40, qui a enregistré une impressionnante progression de 16,52% sur l’année, culminant à 7.543,18 points. Cette performance remarquable place 2023 parmi les trois meilleures années du CAC 40 de la décennie, surpassée uniquement par 2021 et 2019. Au niveau mondial, la Bourse de Paris a brillé, dépassant des indices prestigieux comme le Dow Jones, mais restant en retrait par rapport à la forte progression du S&P 500 et surtout du Nasdaq Composite, ce dernier étant boosté par d’importantes valeurs dans le secteur de l’intelligence artificielle, avec Nvidia en tête. Retour sur une année 2023 dense pour les marchés financiers.
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En France, douze actions ont connu une croissance supérieure à 30% en 2023
Pour les détenteurs d’actions de l’entreprise automobile Stellantis, la valeur en Bourse a grimpé significativement (+59,34%), ce qui représente l’augmentation la plus forte du CAC. L’année fut également remarquable pour Saint-Gobain, expert en matériaux de construction (+46,02%), ainsi que pour le leader de la publicité Publicis (+41,37%). En somme, douze entreprises ont connu une croissance supérieure à 30% sur l’année. En revanche, six ont subi une baisse de leur action, notamment Alstom, affecté par des enjeux commerciaux et financiers, avec une chute de plus de 46% de sa capitalisation boursière annuelle. Il en va de même pour Teleperformance (-40,70%) et Worldline, qui a été exclu du CAC mi-décembre, après une dépréciation de 57,10% de son action sur l’année. En termes de valorisation, les sociétés du secteur du luxe dominent : LVMH (+7,90% sur l’année) conserve la plus haute valorisation boursière parmi les sociétés cotées à Paris (368 milliards d’euros), suivie de L’Oréal (240 milliards, +35,09%) et Hermès (200 milliards, +32,79%). LVMH a également établi un record de valorisation pour une entreprise européenne, atteignant plus de 500 milliards de dollars en avril, avant de céder sa place de première capitalisation européenne à Novo Nordisk, un laboratoire danois. Le succès du CAC 40 réaffirme la réduction de l’inflation observée au cours de l’année. Grâce à cette dynamique, les investisseurs sont de plus en plus persuadés que les banques centrales peuvent réduire leurs taux directeurs, après les avoir fortement augmentés depuis 2022 et stabilisés dans la seconde moitié de 2023. Pour preuve, l’OAT 10 ans en France, référence du marché, clôture l’année aux alentours de 2,56%, bien en dessous de son pic de près de 3,60% atteint deux mois auparavant.
Pour autant, 2023 n’a pas été une année sans turbulence pour les entreprises du CAC 40. Le groupe de solutions de paiement Worldline a connu une chute historique de 59% lors de la séance du 25 octobre, la plus forte baisse enregistrée par une entreprise de l’indice en une seule journée, suite à la révision de ses objectifs de croissance et de marge. Alstom a également subi une baisse significative de 37% en une journée, après l’annonce d’un flux de trésorerie négatif bien loin de ses prévisions. Teleperformance a également enregistré une perte considérable, poursuivant sa baisse amorcée en 2022.
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En Asie, le Nikkei (Japon) en hausse de +28%
En Asie, le Nikkei a dominé avec une hausse annuelle de 28%, un sommet inégalé depuis l’année 2013, marquée par l’arrivée de Haruhiko Kuroda à la tête de la Banque du Japon et le début d’une politique d’assouplissement monétaire significative. En revanche, le CSI des Bourses de Shanghai et Shenzhen a connu une baisse de 11,4%, marquant ainsi sa troisième année consécutive de recul, dans un contexte de reprise économique lente en Chine post-Covid.
Dans d’autres régions du monde comme en Europe, les marchés boursiers sont aussi en hausse. L’indice de Francfort, calculé avec réinvestissement des dividendes contrairement à celui de Paris, a clôturé avec une hausse de 20,31%, tandis que Milan a enregistré une augmentation de 28,03%. Les indices paneuropéens, Eurostoxx 50 et Eurostoxx 600, ont également réalisé d’excellentes performances, avec des hausses respectives de 19,19% et 12,74%, marquant leur troisième meilleure année sur la dernière décennie. Seule déception, Londres, où le FTSE 100 a légèrement stagné, n’affichant qu’une croissance modeste de 3,78%.
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Aux Etats-Unis, le S&P 500 est à 1% de son record historique
Sur l’année entière, animé par l’optimisme quant à un atterrissage en douceur de l’économie après la lutte contre l’inflation, le Dow Jones a réalisé un gain de près de 14%. Le S&P 500, considéré comme le plus représentatif du marché américain, a progressé de 24% sur l’année, se rapprochant à 1% de son sommet historique atteint en janvier 2022. Le Nasdaq, quant à lui, a été propulsé par l’excellente performance des « Sept Magnifiques » – les géants de la technologie axée sur l’intelligence artificielle, tels que Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft, Tesla et Nvidia – enregistrant une hausse spectaculaire de +43%. Les entreprises spécialisées dans l’intelligence artificielle se sont révélées être les véritables vedettes de 2023 parmi les indices boursiers. Nvidia, leader dans le marché des semi-conducteurs pour le développement de l’IA générative, a vu sa valeur en Bourse plus que tripler, atteignant une capitalisation de 1.220 milliards de dollars, ce qui en fait la sixième entreprise mondiale en termes de capitalisation boursière.
La politique monétaire a joué un rôle clé dans le dynamisme des marchés en 2023. Les investisseurs, initialement focalisés sur la fin du cycle de resserrement monétaire par la Banque centrale européenne et la Réserve fédérale américaine, ont réagi positivement aux perspectives d’assouplissement en 2024, certains espérant même une action de la Fed dès mars. Cette anticipation d’un « atterrissage en douceur » a grandement favorisé les marchés boursiers. L’histoire nous rappelle que l’économie américaine a rarement évité la récession après un cycle de resserrement monétaire de la Réserve fédérale. L’exemple de 1995, où les taux d’intérêt avaient grimpé rapidement, est souvent cité. À cette époque, bien que l’économie ait ralenti, elle n’était pas entrée en récession, maintenant une croissance du PIB au-dessus de 2,2% en fin d’année.